L’obésité chez le cheval: Comment le reconnaître, l’éviter et y remédier.

Publié le 3 juin 2025 à 10:21

Un cheval rond, c’est souvent vu comme un cheval en bonne santé. Pourtant, derrière cette apparente bonne forme se cache parfois un vrai problème de fond : l’obésité équine. De plus en plus fréquente dans nos écuries, elle est souvent banalisée… jusqu’à ce que les premiers signes de souffrance ou de maladie apparaissent.

 

Dans cet article complet, on va voir ensemble comment reconnaître un cheval obèse, quelles en sont les causes, les conséquences sur la santé, et surtout comment agir concrètement – en termes d’alimentation, de soins, et d’exercices à pied.

1. Qu’est-ce que l’obésité chez le cheval ?

L’obésité équine correspond à un excès de masse grasse dans l’organisme du cheval. Ce n’est pas simplement une apparence “un peu ronde” : c’est un déséquilibre physiologique qui affecte le métabolisme, les articulations, le cœur, les hormones… et à terme, le bien-être global de l’animal.

Un cheval est considéré comme obèse quand son indice corporel (Body Condition Score, ou BCS) dépasse 7 sur 9. Il peut paraître en forme ou énergique, mais cela ne veut pas dire qu’il est en bonne santé.

 

L’obésité peut toucher toutes les races, mais certaines sont plus prédisposées, notamment :

Les poneys et chevaux rustiques (type Shetland, Fjord, Haflinger, Cob…),

Les chevaux de loisirs peu ou pas travaillés,

Les chevaux vivant au pré sur une herbe riche.

2. Comment savoir si mon cheval est obèse ?

Il existe plusieurs signes visuels et tactiles pour repérer un excès de poids chez un cheval. Le plus fiable reste l’évaluation régulière du Body Condition Score (BCS), sur une échelle de 1 à 9.

 

Les signes qui doivent alerter :

Encolure épaisse, avec une “crête” graisseuse qui ne bouge pas,

Dos large et plat, sans creux visible de part et d’autre de la colonne,

Croupe arrondie, les tubérosités de la hanche ne sont plus visibles,

Graisse localisée autour de la queue, des épaules ou du poitrail,

Difficile ou impossible de sentir les côtes en passant la main sur les flancs.

 

Tu peux aussi prendre des photos mensuelles du cheval, sous le même angle, pour suivre l’évolution, ou utiliser un ruban de mesure du poids (attention : ce n’est qu’une estimation).

⚠️ Attention : un cheval peut être obèse sans paraître “gonflé” si la graisse est très localisée. Un vétérinaire peut t’aider à confirmer le diagnostic.

3. Quelles sont les causes de l’obésité équine ?

Comme chez l’humain, l’obésité chez le cheval est rarement due à une seule cause. C’est souvent un déséquilibre entre les apports énergétiques et les dépenses. En d’autres termes : le cheval mange trop par rapport à ce qu’il dépense.

 

Les causes les plus fréquentes :

Surplus alimentaire (trop de concentrés, trop de foin riche ou d’herbe grasse),

Accès libre à une pâture très riche, surtout au printemps ou à l’automne,

Manque d’exercice, surtout si le cheval est en box ou au pré sans stimulation,

Distribution excessive de friandises,

Problèmes hormonaux, comme le syndrome métabolique équin ou la maladie de Cushing,

Prédispositions raciales ou individuelles.

 

C’est un cercle vicieux : un cheval qui bouge moins prend du poids, ce qui le fatigue davantage et limite ses mouvements… ce qui l’empêche de brûler ses réserves.

4. Quels sont les risques pour la santé ?

L’obésité n’est pas qu’un problème esthétique : elle multiplie les risques de maladies graves et réduit l’espérance de vie du cheval.

 

Les complications fréquentes :

Fourbure : une inflammation très douloureuse du pied, parfois irréversible,

Résistance à l’insuline, pouvant mener au syndrome métabolique équin,

Maladies hormonales, comme la maladie de Cushing,

Essoufflement, fatigue chronique, mauvaise thermorégulation (le cheval transpire vite),

Douleurs articulaires et boiteries dues à la surcharge pondérale,

Difficultés à la reproduction chez les juments,

Risque anesthésique accru lors de soins ou chirurgies.

 

En résumé : un cheval obèse est un cheval à risque. Même si aujourd’hui il semble aller bien, les conséquences peuvent apparaître brutalement.

5. Comment traiter l’obésité chez le cheval ?

Pas de miracle ni de recette express. Pour traiter l’obésité, il faut mettre en place une réforme complète et progressive de l’alimentation, de l’environnement et de l’activité physique du cheval.

 

Revoir l’alimentation (sans priver)

Donner du foin en quantité suffisante (1,5 à 2% du poids corporel), de préférence analysé pour sa teneur en sucres,

Utiliser des filets à foin à petites mailles pour ralentir la prise alimentaire,

Supprimer ou adapter les concentrés, selon les recommandations d’un professionnel,

Éviter les pommes, carottes, pain et bonbons sucrés.

Faire un bilan vétérinaire complet

Pour écarter ou diagnostiquer un syndrome métabolique ou un problème hormonal,

Pour établir un programme de perte de poids sécurisé.

Suivre les progrès

Mesurer le tour de ventre, prendre des photos chaque mois,

Suivre l’évolution du BCS pour ajuster les actions sans carences ni stress.

 

🎯 L’objectif : une perte de poids lente et régulière (environ 1% du poids par semaine), avec le moins de stress possible.

6. Exercices à pied pour faire maigrir un cheval

L’exercice est indispensable pour aider un cheval à brûler des graisses, développer ses muscles et améliorer son métabolisme. Mais attention : on commence doucement, en adaptant à son état de forme.

 

💡 Les meilleurs exercices à pied :

 

🔹 La marche active

20 à 45 minutes de marche à pied par jour,

Sur terrain plat ou légèrement vallonné,

À un bon rythme, en ligne droite ou en slalom,

Peut se faire sur route, carrière, herbe ou chemin.

 

🔹 Le travail en longe en liberté (progressif)

Séances de 15 à 25 minutes,

Alternance de pas, trot, transitions, cercles larges,

Échauffement obligatoire, attention aux sols durs.

 

🔹 Les longues rênes

Excellent pour varier le travail sans charge sur le dos,

Permet de travailler la rectitude, la réactivité, la coordination.

 

🔹 La proprioception douce

Exercices avec barres au sol, plots, tapis instables,

Mobilisations des hanches et des épaules, déplacements latéraux,

Stimule les muscles profonds sans intensité cardio élevée.

 

🎯 L’idéal est de varier les séances et de travailler 4 à 6 jours par semaine, même légèrement, pour maintenir une dépense constante.

7. Comment prévenir l’obésité chez le cheval ?

Une fois que le cheval a retrouvé un poids de forme, il est essentiel de préserver cet équilibre sur le long terme.

 

Les bonnes pratiques :

Surveiller l’état corporel tous les mois (BCS + photos),

Adapter l’alimentation selon la saison et l’activité,

Éviter les pâtures trop riches, ou utiliser une muselière de pâturage au printemps,

Enrichir l’environnement (filets à foin, paddock paradise, copains de pré),

Prévoir une activité quotidienne, même légère : un cheval qui bouge garde la ligne,

Limiter les friandises caloriques, préférer les récompenses non sucrées.

 

🎯 La clé, c’est l’équilibre entre apports et dépenses, au quotidien.

Conclusion : un cheval en forme, pas en surcharge

Un cheval trop gros, ce n’est ni drôle ni anodin. L’obésité est une véritable pathologie, qui demande une prise en charge complète mais accessible à tous. En apprenant à observer, à adapter et à agir avec bienveillance, tu peux vraiment changer la vie de ton cheval.

Et si tu es déjà en chemin pour l’aider à retrouver sa ligne : bravo ! 🌿

 

💬 Tu as des questions ou tu vis cette situation avec ton cheval ?

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